« Monsieur » Driss Azami devait s’y attendre…
OPINION. Dans quel pétrin le respectueux député représentant le parti leader de la majorité est-il allé se mettre ? Monsieur Driss Azami devait s’y attendre: ses propos n’ont pas suscité l’euphorie générale. Alors que le sujet de la retraite des parlementaires fait jaser depuis des années, et que la liquidation de la caisse y afférente est à présent posée sur la table, il était clair que les foudres allaient s’abattre sur le parti de la lampe après cette virulente sortie du maire de Fès. Celui-ci a estimé insensé d’attendre d’un parlementaire qu’il travaille sans contrepartie financière.
Du coup, Azami a mis dans le même panier les parlementaires, les agents des collectivités, les walis et d’autres. Or, c’est sur un terrain glissant que s’est aventuré ce politicien pourtant aguerri. Si les agents qu’il a cités, notamment les walis, ont un statut de fonctionnaire et peuvent donc naturellement prétendre à rémunération, c’est loin d’être le cas des parlementaires.
Ceux-là, précisément, exercent leurs fonctions dans le cadre d’un engagement patriotique. Exiger une rétribution pour une action à portée pleinement civique sonne donc comme une fausse note qui écorche l’oreille. Il n’a d’ailleurs jamais été dit que «parlementaire» était une profession, il ne saurait en être de même pour un wali. Nuance! Ayant critiqué le «populisme odieux», monsieur Azami a lui même péché en laissant ses nerfs prendre le dessus. C’est d’ailleurs là qu’il s’est aventuré sur un deuxième terrain glissant, en plein virage vers les élections. Le député s’en est pris ouvertement aux «influenceurs sociaux». Là encore, c’est le couac d’un politicien averti qui omet la force de frappe dont pourrait faire preuve cette catégorie d’internautes en matière de lobbying politique en général, et électoral en particulier. Colère, quand tu nous tiens!
Meriem Allam / Les Inspirations Éco