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Bassam Chekrane, la jeunesse du Maroc aux Nations unies (entretien)

Le Site info a rencontré Bassam Chekrane, jeune Marocain, étudiant en master à la London School of Economics, qui vient de participer à la 71e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Vous venez de participer à l’Assemblée générale des Nations unies, en ce début octobre, à New York, dans le cadre du « Youth Delegate Program ». Comment vous est venue l’idée de participer à ce programme ?

Nous étions cinq étudiants marocains en master (Meriam El Atouabi, Sofiane Kadmiri, Sophia Semlali, Mohamed Hachim Wafdi et moi-même) ayant pris cette initiative à titre personnel. Nous avons postulé pour représenter la jeunesse dans le cadre de ce programme. Nous avons considéré qu’il était important que la jeunesse d’un pays en voie de développement soit représentée aux Nations unies. Notre demande a été acceptée en premier lieu par l’ONU, puis par le ministère des affaires étrangères et de la coopération et par la mission permanente du royaume du Maroc à l’ONU.

Cette participation nous a par la suite inspirés pour créer notre ONG, dénommée Josoor, en vue de promouvoir le débat pour la paix, la coopération et l’échange dans la région MENA. Ce projet est en cours de finalisation. En plus des cinq membres fondateurs que nous sommes, nous comptons dans notre équipe des coordinateurs et contribuables de toute la région. Nous avons également obtenu plusieurs retours positifs sur cette initiative lors de notre participation à l’ONU.

Quelle a été l’importance accordée à la délégation marocaine à l’ONU ? 

Notre participation a reçu un accueil très favorable, d’autant plus que l’année dernière nous étions la première délégation arabe et africaine présente à ce programme. Cette initiative avait été vivement saluée et plusieurs départements de l’ONU qui traitent des questions liées à la jeunesse ont souhaité nous rencontrer pour échanger avec nous.

Cette année, d’autres pays africains ont participé au programme, notamment le Tchad et la Tunisie. Le « Youth Delegate Program » permet aux jeunes délégués d’assister à d’innombrables événements et rencontres fermées avec des experts du monde entier. Je pourrais citer par exemple Monsieur Ahmad Alhendawi, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la jeunesse ou encore Monsieur Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies face auquel Mariam El Atouabi, jeune déléguée marocaine, a délivré un discours au nom de la jeunesse du monde entier.

De notre côté, et compte tenu de nos objectifs et missions, nous avons pu mener plusieurs rencontres bilatérales avec d’autres départements vivement intéressés par notre délégation. Comme le Maroc organise cette année la COP22, il était important pour nous de parler des avancées du royaume dans le domaine des énergies renouvelables. Nous avons pu organiser une table ronde avec une cinquantaine de jeunes, experts et diplomates du monde entier pour traiter du thème : « Jeunesse et changement climatique : quelles opportunités économiques ? »

Quelles sont ces opportunités économiques ?

D’abord le développement du secteur des énergies renouvelables permettra de créer de nouvelles opportunités d’emploi ayant un impact social et environnemental important sur notre planète. L’inclusion des jeunes dans cette transhumance énergétique est essentielle pour garantir une meilleure croissance de ce secteur. Le Maroc est un parfait exemple dans la mesure où il a pu lancer de grands projets liés au secteur des énergies renouvelables à travers la centrale solaire Noor ou encore l’Institut de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, pour ne citer que ces deux exemples.

Un autre aspect important qui a été souligné est lié à l’entreprenariat social. Aujourd’hui, ce type d’entreprenariat est devenu de plus en plus encouragé au Maroc et on commence à ressentir une certaine sensibilité envers la création par les jeunes de startups liées au développement durable. Ces opportunités de business constituent l’un des piliers phares sur lesquels il faut miser pour garantir une bonne inclusion des jeunes dans ce domaine.

Cela dit, il est important de rappeler que quand on parle d’opportunités économiques, on parle aussi d’économie du savoir. L’enjeu et le challenge sont de garantir la formation professionnelle et l’enseignement des sciences vertes adéquats pour accompagner la nouvelle productivité économique.

Quel est le rôle spécifique de la jeunesse ?

Nous ressentons de plus en plus l’importance de la jeunesse au niveau des débats. L’année dernière, le Conseil de sécurité a adopté une résolution historique sur la jeunesse, la paix et la sécurité (résolution 2250). Pour la première fois dans l’histoire de l’ONU, une résolution a été entièrement dédiée aux rôles de la jeunesse dans la promotion de la paix et pour faire face à l’extrémisme violent. La jeunesse a été longuement marginalisée et catégorisée, mais aujourd’hui, grâce à cette résolution, nous pouvons espérer une meilleure inclusion des jeunes dans le processus de prise de décision, et aussi dans leur rôle prépondérant afin de participer à l’implantation des objectifs du développement durable 2030 des Nations unies.

Le Maroc œuvre également dans cette voie. Davantage d’opportunités sont donnés aux jeunes qui souhaitent s’impliquer encore plus dans les organisations internationales et la diplomatie. Nous sommes, comme je vous l’ai précisé, parmi les premiers au niveau de l’Afrique et de la région MENA à avoir une délégation de jeunes dans ce programme.

Quels sont vos souhaits futurs ? 

Je souhaite que d’autres jeunes Marocains participent à ce programme auquel nous accordons une très grande importance. Nous avons pu instaurer une base, il faudrait que d’autres jeunes puissent prendre part à cette activité et contribuer d’une manière ou d’une autre à la promotion des activités de la jeunesse marocaine. Je tiens à remercier le ministère des affaires étrangères, la banque CIH et la Royal Air Maroc pour leur accréditation et leur soutien.

Propos recueillis par Mehdi Demni


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