Tunisie: un ministre limogé pour manquement à la solidarité gouvernementale
Le ministre tunisien de la Culture, Walid Zidi, a été démis de ses fonctions pour ne pas s’être conformé aux mesures de lutte contre l’épidémie de coronavirus décrétées par le chef de gouvernement, a annoncé lundi soir la présidence du gouvernement.
M. Zidi, qui a exprimé son refus de se conformer à la décision de suspension des manifestations culturelles annoncée par le Chef du gouvernement, a été remplacé par Habib Ammar, ministre du Tourisme, qui va assurer l’intérim, a précisé la présidence du gouvernement dans un communiqué.
Il y a à peine quelques heures, le ministre de la culture, universitaire malvoyant, avait suscité une vive polémique en déclarant rejeter la décision de la présidence de gouvernement concernant le report des spectacles. Il avait clamé haut et fort son autonomie, en assurant que son département n’était pas juste là pour mettre en exécution les communiqués de la Kasbah.
Mais, bien que le ministère de la culture se soit rétracté plus tard en publiant un communiqué allant dans le sens des mesures annoncées par le chef du gouvernement, M. Zidi aura été considéré comme ayant violé le principe de la solidarité gouvernementale, une contrainte politique qui fait que chacun des membres du gouvernement porte la responsabilité des décisions prises par le gouvernement et qu’il ne peut s’y soustraire qu’en démissionnant ou être sanctionné par une exclusion du gouvernement.
La Constitution tunisienne stipule dans son article 92 que la cessation de fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement ou l’examen de sa démission relèvent de la compétence du chef du gouvernement.
Walid Zidi, docteur en Littérature arabe fraîchement diplômé de l’Université des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, est le premier ministre malvoyant dans l’histoire de la Tunisie moderne.