Covid-19: pourquoi l’Afrique a été relativement épargnée, selon l’OMS
Depuis que le premier cas de covid-19 a été déclaré en février dernier en Egypte, l’Afrique n’a pas connu une propagation exponentielle (1,4 millions de cas) et l’OMS avance que les mesures précoces prises par les Etats pour restreindre le mouvement des populations, le profil démographique et le mode de vie des Africains seraient à l’origine du faible taux d’infection dans le continent.
« L’Afrique n’a pas connu une propagation exponentielle du Covid-19 comme beaucoup le craignaient au départ », a déclaré Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Avec 35.000 personnes décédées dans le continent, le même bilan enregistré en Italie, le continent semble sortir son épingle du jeu.
Pour l’OMS, c’est la rapidité de la réaction des pays et les mesures drastiques prises dès le début de la pandémie malgré l’énorme coût socio-économique qui a permis de mitiger la propagation du virus. Il faut dire aussi que l’Afrique est moins connectée au reste du monde, à l’exception de certains pays comme l’Afrique du Sud et ceux d’Afrique du Nord. Autrefois un handicap pour l’Afrique, le niveau bas de développement des infrastructures de transport et des équipements, a été un atout cette fois car il limite la mobilité à l’intérieur d’un même pays.
Autre facteur : la jeunesse de la population car c’est maintenant un fait avéré que les jeunes infectés tombent moins gravement malades ou meurent moins à cause de la malade. « Environ 91% des cas d’infection par Covid-19 en Afrique subsaharienne concernent des personnes de moins de 60 ans, et plus de 80% des cas sont asymptomatiques »., affirme l’OMS.
On relève encore la situation des personnes âgées qui continuent, en Afrique à vivre en famille, contrairement à l’Occident où ils sont placés dans des maisons de retraite qui sont souvent devenues des clusters.
Ce qui a également sauvé les Africains c’est la taille de la population rurale car le virus ne se transmet pas dans les espaces ouverts, affirment les experts de l’OMS. « Nous en apprenons un peu plus chaque jour », assure le Dr Moeti.
S.Z.