Maroc

Pour Assid, le meurtrier de Adnane « doit rester vivant pour qu’il soit vraiment puni » (VIDEO)

L’enlèvement à Tanger de l’enfant Adnane, 11 printemps, sa séquestration, son viol et son assassinat abjects continuent de susciter émoi, colère et indignation de tous les Marocains.

Et l’avis de l’écrivain et militant politique amazigh, Ahmed Assid, sur la sanction que mérite le pédophile, kidnappeur et meurtrier de la petite victime, ne cesse de faire polémique et lui attire maintes critiques. Ceci, car de nombreux citoyens considèrent que son intervention est malvenue, surtout que son timing et le sujet sont très sensibles.

Pour sa défense, Ahmed Assid a déclaré à Le Site Info que ses détracteurs sont « des personnes récusant tout dialogue public ». Et que leurs critiques à son égard sont hors contexte et n’ont pour objectif que de s’attaquer à sa personne, en omettant sciemment la vraie problématique et, ainsi, orienter l’opinion publique à viser une personne dans un but de vengeance et de rancoeur ».

« Ce genre de règlement de petits comptes essaie de dissimuler les tares sociétales. Et le meurtrier de Tanger représente le visage hideux de la société », a souligné Assid. Et d’ajouter que la solution, à son avis, n’est pas de condamner à mort le coupable, mais de s’insurger contre lesdites tares, dans le cadre d’un dialogue public.

L’écrivain et intellectuel a également précisé que son opinion sur la peine capitale a été détournée de son vrai sens. Ses propos sur cette affaire de Adnane, le petit Tangérois, étaient que l’opinion publique ne reste pas fixée sur la condamnation à mort et oublie le principal. C’est-à-dire, le phénomène des agressions sexuelles dont sont victimes les enfants marocains, au quotidien, « aussi bien à l’école, dans les mosquées qu’au sein des familles », selon lui. Lesquelles agressions sont tues par peur du scandale et ce, au détriment des enfants concernés.

« La condamnation à mort à l’encontre du meurtrier de Adnane sera sûrement requise, selon les dispositions du Code pénal. Mais cela ne fera pas cesser ce phénomène au Maroc. Un phénomène issu de l’opprobre dont est victime l’enfant et la situation désastreuse de l’enfance au Maroc » , a déploré notre interlocuteur.

Par ailleurs, interrogé sur sa défense de l’interruption volontaire de  grossesse (IVG) et son opposition à la peine capitale, Ahmed Assid répond qu’il n’y voit aucune contradiction. Pour lui, l’IVG ne signifie pas mort d’un être humain, « mais celui d’un embryon, un projet d’être humain, pas encore une personne ». Et Assid a cité plusieurs doctrines du « fqih islamique » qui, selon lui, confirment ses dires, à propos de ce stade embryonnaire.

D’autre part, nous avons fait part à notre interlocuteur de la question de nombreux citoyens qui lui ont demandé sa position s’il était à la place du papa de la pauvre victime, Adnane. Assid a répondu que les gens commettent une erreur en croyant que le père qui vient de perdre son enfant va penser à la vengeance. Même au cas que son propre enfant serait victime de viol et de meurtre, il ne penserait pas à se venger, a-t-il assuré. « Je ne crois pas que la condamnation à mort du coupable éteindra ma souffrance car elle ne me rendra pas le fils que j’ai perdu! », a ajouté Assid.

Selon lui, la pire sanction que mérite « le monstre de Tanger » ne sera pas la peine capitale, mais l’emprisonnement à perpétuité, sans nul recours, ni grâce. « Pour qu’il soit vraiment puni pour son acte atroce, le mis en cause doit rester vivant », a-t-il assuré.

Larbi Alaoui


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