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USA: des médicaments largement utilisés pour traiter l’hypertension peuvent nuire au cœur (étude)

Les inhibiteurs calciques de type L (LCCB), des médicaments largement utilisés pour traiter l’hypertension, peuvent nuire au cœur, selon les conclusions d’une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’université américaine de Penn State, dirigée par le professeur marocain Mohamed Trebak.

Les chercheurs ont découvert que chez les rats et dans des expériences in vitro sur les cellules humaines, ces médicaments provoquent des modifications des vaisseaux sanguins – appelées remodelage vasculaire- qui réduisent le flux du sang et augmentent la pression.

« Aux Etats-Unis, près de la moitié de tous les adultes – soit un peu plus de 100 millions – souffrent d’hypertension, et sa prévalence augmente. Dans le monde, la maladie devrait toucher 1,56 milliard de personnes d’ici 2025 », a déclaré Mohamed Trebak, professeur de physiologie cellulaire et moléculaire à l’université Penn State.

En examinant les données épidémiologiques, l’équipe a également constaté que les LCCB sont associés à un risque plus élevé d’insuffisance cardiaque. Par conséquent, leurs conclusions suggèrent que des précautions doivent être prises lors de la prescription de ces médicaments aux patients, en particulier aux personnes âgées et aux personnes souffrant d’hypertension avancée. « Les inhibiteurs calciques de type L sont l’un des médicaments les plus couramment prescrits pour traiter l’hypertension, mais nous avons constaté que ces médicaments peuvent causer le même type de dommages qu’ils sont censés prévenir », a-t-il relevé dans un article publié sur le site de l’Université de Penn State.

Les cellules musculaires lisses vasculaires (CMLV) composent les parois des vaisseaux sanguins, où elles aident les vaisseaux à contrôler le flux sanguin en se contractant et en se relaxant, explique le professeur Trebak, précisant que cette fonction est régulée par la concentration de calcium dans les cellules. Les CMLV contiennent de nombreux canaux perméables au calcium pour contrôler cette concentration de calcium.

Dans des conditions d’hypertension, ces canaux permettent l’entrée d’une quantité excessive de calcium dans les CMLV, ce qui amène les cellules à subir des changements physiologiques connus sous le nom de «remodelage», et à se diviser et à proliférer. Ces cellules prolifératives remodelées provoquent l’épaississement et la rigidité des parois des vaisseaux sanguins et l’augmentation de la pression artérielle.

« Les inhibiteurs calciques de type L ont été créés justement pour empêcher que cela ne se produise », a noté le professeur Trebak. « Pourtant, nous avons constaté que ces médicaments provoquent aussi de manière simultanée le remodelage et la prolifération des CMLV par un autre mécanisme », fait-il observer.

Pour étudier les mécanismes spécifiques par lesquels les LCCB affectent les CMLV, le professeur Trebak et ses collègues ont utilisé des outils optiques, électro-physiologiques et moléculaires pour examiner les cellules musculaires lisses in vitro et chez le rat.

Les résultats de cette recherche, sponsorisée notamment par l’Institut national américain des sciences médicales générales, l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, et le département américain de la Défense, ont été publiés récemment dans les registres de l’Académie nationale américaine des sciences.

En outre, les chercheurs ont examiné les données épidémiologiques de la base de données clinique de Penn State et ont constaté que les incidences d’insuffisance cardiaque étaient significativement plus élevées chez les patients souffrant d’hypertension traités avec des LCCB que chez les patients traités avec d’autres types de médicaments contre l’hypertension artérielle.

«Le traitement par LCCB est cliniquement associé à une incidence élevée d’insuffisance cardiaque, ce qui incite à un examen attentif de l’utilisation des LCCB pendant l’hypertension chronique où le remodelage vasculaire est évident», a conclu le professeur Mohammed Trebak.

Selon lui, des précautions supplémentaires doivent être prises lorsque des patients souffrant d’hypertension présentent des symptômes de la COVID-19, car les LCCB peuvent aggraver leurs lésions vasculaires.


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