Un Aid El Fitr sous le signe de la prudence au Maroc (vidéo)
Vous avez sans doute eu la même impression. Le mois de ramadan est passé à une vitesse vertigineuse, on ne l’a pas vu filer. Chaque jour ressemblait un peu (trop) au précédent au point de donner l’impression que ce n’était pas vraiment le ramadan. Aucunes sorties autorisées, beaucoup moins de consommation compte tenu des revenus plus faibles et surtout, pas de prière à la mosquée ! En temps normal lorsque le mois sacré tend vers la fin, une seule date intéresse les Marocains : celle de Aïd El Fitr.
Or, même si cette date intéresse toujours les citoyens, celle du 10 juin lui a littéralement volé la vedette. Confinement, déconfinement, comment allons nous vivre à partir de cette échéance tant attendue ? Ce sont aujourd’hui les seules véritables questions que nous nous posons.
Aïd El Fitr qui est célébré ce dimanche, a un goût fadeur frustrante, voire amère pour toutes les familles qui ne peuvent officiellement pas se réunir par précautions sanitaires. Ne pas endosser ses beaux habits pour ensuite partager un repas de midi ou un après-midi avec la grande famille, voilà une première au Maroc ! Comme dans tous les pays musulmans, le ramadan aura été une énième épreuve surmontée dans le contexte difficile du confinement sanitaire. Toujours aussi spirituel pour la plupart d’entre nous, ce mois sacré a été morose pour certains et en particulier les petits artisans et commerçants, dont l’activité est toujours plombée par le confinement. Pour une grande majorité d’acteurs économiques, cet arrêt quasi-total ne peut plus durer et il devient urgent maintenant de sauver des entreprises au bord du gouffre. Faire en sorte que notre économie reprenne son souffle, tout en mettant la santé en tête de nos priorités, voilà une carte impérative, mais difficile à jouer.
Hicham Bennani