Projet de loi 22-20 : Mystère et boule de gomme
C’est le sujet du moment. Le projet de loi 22-20, adopté le 19 mars dernier en Conseil de gouvernement -mais pas encore déposé au Parlement- a provoqué la colère des internautes.
Le texte de ce projet concerne la lutte contre les fake news sur les réseaux sociaux. Ce qui a enflammé la Toile, ce sont des extraits de ce projet, relayés par l’influenceur Mustapha Swinga. Et c’est une disposition qui viserait à interdire tout appel au boycott de certains produits, peine de prison et amende à la clé, qui a fait polémique.
Autre point controversé: l’interdiction de diffuser de fausses informations qui pourraient faire douter de la qualité ou de la sécurité… d’un produit quelconque. De son côté, Mustapha Ramid a assuré que les éléments du projet de loi ne sont pas définitifs parce qu’ils n’ont pas été acceptés par des membres du gouvernement. Il faudra donc attendre un peu avant une version définitive. Ce que reprochent les internautes au gouvernement, c’est de vouloir «profiter de la crise du coronavirus» pour faire passer ce projet de loi. Il est vrai qu’Internet est un baromètre de la liberté d’expression dans le monde et que les réseaux sociaux au royaume ont toujours été un espace où chacun peut exprimer ses opinions sur tel ou tel produit, ou même, par exemple, dénoncer les abus d’une facture trop élevée.
«Critiquer une marque de vêtement sera-t-il donc puni par la loi?», s’est questionné une internaute avec ironie… Quid des groupes Facebook censés noter ou juger des restaurants, des hôtels ou des produits alimentaires? Nul doute que ce projet de loi devra être bien ficelé et pensé avant d’être définitivement adopté. Certes, le boycott avait fait beaucoup de mal à notre économie, mais contrer ce genre de phénomène doit se faire avant tout à travers une prise de conscience.
Hicham Bennani. Les inspirations ECO