Ramadan 2020: pas de Tarawih dans les mosquées au Maroc
La préservation de la vie contre tous les périls prime, du point de vue de la Charia, sur tout autre acte, y compris la réunion pour les prières surérogatoires et les Sunnas d’adoration, a souligné ce mardi le Conseil supérieur des Oulémas.
Dans un communiqué à l’occasion du mois de Ramadan, le Conseil indique que l’Imamat Suprême, Imarat Al Mouminine, est soucieuse de la protection de nos vies en premier lieu et de l’accomplissement de notre religion en deuxième, et elle veille sur la situation sanitaire au Royaume, comme elle est soucieuse de rouvrir les mosquées lorsque les conditions seront réunies dans le cadre du retour à la vie normale.
Les dispositions de la Charia stipulent de se conformer à l’ordre de l’Imam de la Oumma et de suivre ses conseils et ses orientations, précise le Conseil, notant que les actes d’adoration à Allah, quels qu’ils soient, ne sont pas privés de rétributions en cas d’incapacité de les accomplir, qu’il s’agisse des actes obligatoires, comme le Hajj, ou des diverses autorisations dictées par la Charia, et à plus forte raison, pour les actions motivées par une intention sincère mais pratiquement impossible à exécuter parmi les actes de la Sunna, y compris les prières Tarawih et de l’Aïd.
Le Conseil fait observer que l’accomplissement des Tarawih dans les mosquées peut être remplacé par la prière chez lui, individuellement ou collectivement, avec les membres de la famille, sans prise de risque, notant que du point de vue de la Charia la prière en groupe est celle accomplie par plus d’un fidèle.
Le Conseil relève que l’invocation du principe de l’acceptation du destin d’Allah protégerait de tout sentiment contraire aux dispositions susmentionnées, appelant à se tourner vers Allah le Tout-Puissant et L’implorer pour enlever le mal et écarter le malheur.
A l’approche du mois de Ramadan, le mois de piété et du pardon, le Conseil rappelle, en outre, les manifestations d’adoration qui marquent ce mois sacré dans le Royaume, en particulier les causerie religieuses présidées par Amir Al Mouminine, que Dieu Le préserve, la grande affluence vers les mosquées, les prières de Tarawih et la célébration de la nuit du Destin (Laylat Al Qader), et de l’Aïd.
Le Conseil rappelle que notre pays, comme tous les pays du monde, vit la situation d’urgence sanitaire pour se protéger contre l’épidémie, avec les mesures d’interdiction des rassemblements qui font planer le risque de contagion menaçant la santé, voire la vie, raison pour laquelle le Conseil supérieur des Oulémas a émis une Fatwa en réponse à une demande adressée par le roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, stipulant la fermeture des mosquées, et sur la base de cette même urgence, les autorités sanitaires et administratives ont recommandé l’obligation de rester à domicile et à ne sortir qu’en cas de nécessité extrême.
M.S. (avec MAP)