Terreur à Rabat
Les actes de hooliganisme ayant émaillé la rencontre AS FAR-Raja viennent nous rappeler de vieux démons. Des policiers, des éléments de la protection civile, des supporters et des journalistes ont été blessés, certains d’eux grièvement.
L’image d’un photographe, le front en sang, a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux. Il y a également eu des dégâts matériels considérables, comme une ambulance qui a été saccagée. Pourtant, des ondes positives s’étaient dégagées, lorsqu’un bel hommage a été rendu au grand Timoumi, avant le début du match. Ces frissons se sont finalement transformés en terreur. Des fanatiques ont transformé l’après-match en champs de bataille, semant la terreur sur leur passage. Treize personne ont été arrêtées par les forces de l’ordre et à coup sûr, ce sont des jeunes.
Le problème de ces graves débordements n’est pas lié à une mauvaise programmation du match. Il ne concerne pas non plus uniquement les réseaux sociaux qui appellent souvent à la haine et à la provocation. Le malaise est bien plus profond. Il s’agit avant tout d’un problème d’éducation. C’est certes, un phénomène qui ne touche pas uniquement le Royaume, mais les hooligans sont la réponse d’une jeunesse qui n’a pas suivi la bonne voie. Des adolescents en manque de repères dans un système qui n’a pas réussi à les intégrer. Le chantier est immense et ce n’est pas une déclaration du chef de gouvernement qui le réglera.
C’est un travail de fond qui a déjà commencé où la jeunesse doit être au cœur des préoccupations du Maroc de demain. Une école publique à la hauteur constituera la base, pour pouvoir offrir un jour plus de débouchés aux jeunes et surtout, un meilleur esprit du vivre-ensemble capable d’être transmis d’une générations à l’autre. À partir de là, les violences de rue et les frustrations deviendraient alors plus rares ou tout au moins isolées. Il est permis d’espérer.
H.B.