Une centaine de créations artistiques de Picasso seront à Rabat (officiel)
Après le succès de la première grande rétrospective en Afrique consacrée à l’œuvre d’Alberto Giacometti (1901-1966), le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) revient à la charge avec l’exposition, à partir d’avril 2017, d’une riche palette des meilleures œuvres du célèbre artiste espagnol Pablo Picasso, qui marquera ainsi un retour à l’inspiration africaine de ce génie hors pair des arts plastiques.
L’annonce en a été faite, jeudi à Rabat, par le directeur du Musée national Picasso-Paris, Laurent Le Bon, qui a assuré qu’une centaine des meilleures créations artistiques de Picasso seront exposées à partir d’avril prochain au MMVI.
« Picasso de retour en Afrique, Picasso qui s’est nourrit des œuvres africaines va triompher en majesté à partir d’avril 2017 » au Maroc, a affirmé Le Bon dans un entretien à la MAP, en marge d’une rencontre avec Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM).
« On vient de voir la magistrale exposition d’Alberto Giacometti (du 20 avril au 4 septembre 2016). Il fallait pour l’année prochaine créer l’évènement », a-t-il indiqué, promettant une sélection d’une centaine de chefs d’œuvres qui montreront le génie pluridisciplinaire de l’artiste: peintures, sculptures, dessins, gravures, estampes.
« Tout sera là, le meilleur du musée Picasso sera montré à Rabat », a-t-il assuré.
« S’il faut aller dans un endroit l’année prochaine pour voir le meilleur de Picasso c’est bien à Rabat », a-t-il insisté, tout en se félicitant de « ce partenariat (avec la FNM) qui va sans doute être historique ».
« Pour nos amis marocains, il fallait montrer le meilleur, nous n’allons pas montrer les seconds couteaux, les fonds de tiroirs, nous allons montrer les chefs d’œuvres, comme « L’homme à la guitare », grand chef d’œuvre cubiste », a-t-il poursuivi.
Il s’agit aussi de « L’homme bleu », un magnifique portrait des débuts de Picasso peint à l’âge de 14 ans, et du dernier autoportrait, « Le portrait en enfant » où l’artiste a déployé son génie, prouvant par la même qu’il pouvait, au crépuscule de sa vie, encore peindre tout aussi magistralement.
Le Bon a estimé que cette exposition, fruit d’un partenariat avec la FNM, qui a lancé une dynamique « extraordinaire » au Maroc, constitue une « vraie révolution ».
Le monde des musées « est en révolution et le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain constitue le fer de lance de cette révolution », a-t-il noté, mettant l’accent sur l’importance de la culture en tant que ciment indispensable et ferment du vivre-ensemble dans un monde qui vit un moment de questionnement, un moment de crise.
« Au Maroc on sent cette effervescence. On sait la force de la jeunesse dans ce pays, on sait les questions qui se posent, la culture n’apporte pas toutes les réponses, mais elle permet de se questionner. Je crois qu’avec Picasso, on a là le grand interrogateur, celui qui nous permet de voir le monde différemment », a-t-il soutenu.
« Je crois qu’avec lui (Picasso), on a une proposition qui va tout à fait s’inscrire dans cette dynamique, dans cette merveilleuse capitale de la culture qui est Rabat. Sa Majesté le Roi veut en faire un phare de la culture, nous apporterons notre modeste écho à ce moment », a-t-il souligné.
Né à Malaga le 25 octobre 1881 et mort le 8 avril 1973 (à 91 ans) à Mougins en France, Pablo Picasso est un peintre, dessinateur et sculpteur espagnol ayant passé l’essentiel de sa vie en France.
Artiste utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque et un compagnon d’art du surréalisme. Il est l’un des plus importants artistes du XXe siècle, tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques. Il a produit près de 50.000 œuvres dont 1.885 tableaux, 1.228 sculptures, 2.880 céramiques, 7.089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30.000 estampes (gravures, lithographies, etc).