Pourquoi Sebta va changer de visage
Sebta est devenu un sujet brûlant ces derniers jours. Il y a près de trois mois, le gouvernement avait décidé de fermer le point de passage frontalier de Bab Sebta par lequel transitaient quotidiennement des milliers de passeurs de marchandises de contrebande.
Depuis, la situation atteint son paroxysme du côté espagnol qui n’est plus maître de son destin. Il faut dire que la douane marocaine, sous la houlette de Nabyl Lakhdar, ne plaisante plus. La lutte contre la contrebande, qui fait perdre trop d’emplois directs, est maintenant une priorité pour le Maroc. Résultat: l’activité commerciale à Sebta se casse les dents.
Les « femmes-mulets » se retrouvent à la rue et les hangars qui vendaient des produits de contrebande ferment à vue d’œil. Du coup, les autorités espagnoles ne savent plus à quel saint se vouer et tentent par tous les moyens de se faire entendre. Il faut souligner que les mesures de contrôle draconiennes affectent aussi des Espagnols, puisque les chauffeurs de taxi, restaurateurs ou magasins profitaient (indirectement) de la situation pour se remplir aussi les poches.
Aujourd’hui, c’est donc toute l’économie de Sebta qui se retrouve mise à mal. Aux dernières nouvelles, nos voisins espagnols souhaitent taxer certains produits marocains, notamment les matériaux de construction qui seront de plus en plus contrôlés dans le préside occupé. Le tourisme reste aussi une des solutions envisagées par les autorités espagnoles pour renflouer les caisses de cette belle région. Quoi qu’il en soit, avec cette nouvelle donne qui va forcément changer Sebta, le maire et ses compagnons vont devoir repenser leur modèle économique.
Côté marocain, il faudra aussi trouver des solutions concrètes pour faire travailler des milliers de personnes qui vivaient jusqu’à présent dans l’informel. Pour une économie plus saine.
Hicham Bennani. Source: Les Inspirations Eco