Valls répond à Sarko: « Si nous sommes français, ce n’est pas à travers nos origines »
Le Premier ministre français Manuel Valls a répliqué jeudi soir, depuis Dakar, aux propos de Nicolas Sarkozy sur « nos ancêtres les Gaulois ».
Il estime que « si nous sommes français, ce n’est pas à travers nos origines » et en défendant une France « forte de son métissage ».
S’exprimant devant la communauté française au Sénégal, le chef du gouvernement a réservé une réponse à l’ancien président de droite, dont il a également critiqué le controversé « discours de Dakar » tenu en 2007 par Sarkozy après son élection.
« La France est aujourd’hui une société métissée, mélangée, par l’apport de l’immigration, de toutes les immigrations », a déclaré Valls.
« Bien sûr nous sommes un peuple qui se retrouve d’abord dans ses valeurs. Mais si nous sommes français, ce n’est pas à travers nos origines, nos religions ou notre couleur de peau », a-t-il poursuivi, sans citer nommément Sarkozy.
« C’est tout simplement parce qu’il y a une histoire que nous partageons », a-t-il dit, citant notamment les deux guerres mondiales et la participation de troupes africaines.
« La force de notre pays c’est sa diversité, son métissage, son amour pour ses valeurs qui restent profondément universelles », a-t-il insisté.
En meeting lundi en région parisienne, Nicolas Sarkozy avait affirmé que « nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois ».
Manuel Valls a aussi répliqué, près de 10 ans après, au controversé discours de Dakar tenu par le président Sarkozy en juillet 2007, dans lequel celui-ci avait affirmé que « l’homme africain » n’était « pas suffisamment entré dans l’Histoire ».
« Avec la montée des populismes qui se nourrissent de la peur, du repli sur soi, du regard sur l’autre, la construction de ce pont entre la France, l’Europe et l’Afrique est pour moi quelque chose qui est fondamental pour l’humanité », a indiqué Valls.
« Je crois profondément que l’homme africain est plus que jamais dans l’histoire. Et que notre avenir se joue profondément ici et ensemble », a-t-il affirmé.
(avec AFP)