Ce que l’on sait sur le nouveau rebondissement de l’affaire Laurent-Graciet
La Cour de Cassation française a estimé mardi que les deux enregistrements clandestins, réalisés par l’émissaire de Rabat, avaient en réalité été menés avec la « participation indirecte » des enquêteurs français « sans le consentement des intéressés ».
Selon la plus haute juridiction française, cela « porte atteinte aux principes du procès équitable et de la loyauté ».
Un nouveau rebondissement qui risque de retarder la procédure de plusieurs mois, affirme Le Monde.
« L’issue de cet épisode judiciaire déterminera en grande partie les échanges sur le fond de l’affaire », précise le quotidien.
Me Eric Moutet espère désormais que la justice « invalidera l’acte vicié à chaque fois qu’il apparaîtra dans la procédure ».
L’avocat du roi Me Eric Dupond-Moretti se dit « sidéré ». « Si vous êtes victime d’extorsion de fonds, surtout ne prévenez ni la police ni le procureur », a-t-il lancé au Monde.
« Pour le moment, il reste les faits reconnus pendant l’audition et l’argent remis lors du dernier rendez-vous. Ni la garde à vue, ni les interpellations, ni les aveux ne peuvent, en tout état de cause, être annulés à la suite de ces enregistrements. La cour d’appel peut résister à cet arrêt de la Cour de cassation, c’est ce que nous l’invitons à faire ». « Deux écoutes sont invalidées, mais il y en a trois. Par ailleurs, il reste l’argent, les propos des deux concernés », a par ailleurs indiqué Dupond-Moretti à Média24. Pour le moment, La juridiction a renvoyé l’affaire à la chambre de l’instruction. Me Eric Moutet, avocat de Catherine Graciet, a salué une « grande victoire » et estimé que suite à cette décision il serait « compliqué pour les juges d’instruction de continuer ». Rappelons que Graciet et Laurent ont été enregistrés lors de trois entretiens. Ils ne contestent pas le premier enregistrement, en grande partie inaudible, mais les deux suivants, réalisés alors que l’émissaire de Rabat avait déjà saisi la justice française.