Marrakech: en 2019, la question sécuritaire a été au cœur de l’actualité
En plus d’être une destination touristique et festive hors pair et un lieu de détente et de séjours prolongés par excellence, Marrakech, dont le nom évoque le dépaysement et l’enchantement, a commencé à concurrencer les plus grandes capitales mondiales dans l’organisation des événements les plus marquants sur la scène internationale touchant à tous les domaines, y compris le champ sécuritaire.
En 2019, la question sécuritaire a été, en effet, au cœur de l’actualité de la cité ocre, en occupant une place de choix. Marrakech, qui a accueilli cette année une série de manifestations de grande envergure consolidant la réflexion et l’action autour des défis et des enjeux sécuritaires sur les plans continental et international, se positionne aujourd’hui avec force sur l’échiquier sécuritaire mondial.
Terrorisme, crime organisé, criminalité transfrontalière, coopération sécuritaire internationale, enjeux géopolitiques et stratégiques ont été parmi les sujets les plus débattus lors des différents événements organisés à Marrakech, en attirant de hauts responsables, des spécialistes et experts en la matière des quatre coins du monde, afin de conjuguer les efforts et de coopérer davantage pour faire régner la paix et la sécurité.
Dans ce cens, la Réunion des Parquets membres du Groupe quadripartite antiterroriste (Maroc, France, Espagne et Belgique), tenue les 11 et 12 décembre à Marrakech, a souligné l’impératif d’approfondir la collaboration et le travail en commun pour faire face au mieux aux nouvelles menaces terroristes.
Les Parquets membres de l’Accord quadripartite antiterroriste ont confirmé, lors de cette réunion, leur détermination à élever le niveau de leur performance pour contribuer à gagner le pari de mettre un terme à la criminalité terroriste dans leur pays respectif et dans le monde, aux côtés d’autres institutions compétentes et ce, dans le respect des droits de la défense, des libertés fondamentales et des exigences des procédures légales.
Tout en réitérant leur satisfaction quant au niveau de coopération judiciaire existant entre eux, dans la prévention de l’infraction terroriste, les Parquets membres de l’Accord quadripartite ont réaffirmé la poursuite du maintien de l’esprit constructif de coopération entre lesdits parquets permettant de relever les défis de la criminalité terroriste, souvent transnationale, et la prise en compte des efforts louables déployés à cet égard par les points focaux et les magistrats de liaison dans la facilitation de la coopération entre les pays membres.
Au terme de cette réunion élargie, ils ont également relevé la nécessité d’adoption d’une approche globale de lutte contre le terrorisme, qui ne devrait pas se limiter au seul volet pénal, mais englober également des programmes de démantèlement des discours extrémistes violents, et l’adoption d’une stratégie claire pour traiter la situation des combattants de retour et leurs familles dans leur pays, que ce soit au niveau de leur procès ou de leur réinsertion dans la société.
La cité ocre a de même abrité un événement non moins important: il s’agit de la 4ème réunion des Chefs de police du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que des Iles Comores, de Djibouti, du Soudan, de la Somalie et de la Mauritanie, qui a permis d’apporter un appui considérable aux efforts visant le développement d’une coopération sécuritaire collective, efficace et efficiente et l’échange des expériences, des expertises et des renseignements.
Cette réunion a constitué une opportunité idoine aux pays participants afin d’intensifier et de densifier la coopération interarabe et multipartite, à travers l’Interpol, tout en débattant de questions stratégiques et sécuritaires d’actualité et en tirant profit des grands succès réalisés dans le cadre de l’expérience sécuritaire du Royaume.
A cette occasion, le Secrétaire général de l’Organisation Internationale de police criminelle (Interpol), Jürgen Stock, a plaidé en faveur du renforcement de la coopération transnationale en vue de relever les défis sécuritaires majeurs auxquels sont confrontés les pays membres de l’Organisation.
Il a aussi salué la tenue de cette réunion à Marrakech, ville qui a eu le privilège d’abriter en octobre 2007 la 76è session de l’Assemblée générale d’Interpol, ce qui témoigne de la confiance dont jouit le Maroc au sein de la communauté des Nations et illustre, si besoin est, l’engagement infaillible du Royaume dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le crime organisé transfrontalier.
Toujours en relation avec la question sécuritaire, Marrakech a accueilli les travaux de la 3ème Conférence Internationale des Régulateurs sur la Sécurité Nucléaire qui a connu la participation de plus de 350 experts et responsables représentant une centaine de pays, dont 35 Etats Africains.
Cette Conférence internationale, organisée par l’Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité Nucléaires et Radiologiques (AMSSNuR) en collaboration avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), a permis notamment au Maroc d’assurer le lien entre les différents pays présents à travers la promotion de la coopération internationale, et de se positionner parmi les chefs de file mondiaux dans le domaine de la sécurité nucléaire.
Cette manifestation, organisée pour la première fois en Afrique et dans le monde Arabe, après une première édition aux Etats-Unis en 2012, a rassemblé des responsables de réglementation, des professionnels de la sécurité nucléaire, des décideurs, des responsables des Organisations de Support Technique (TSOs), des organisations régionales et internationales, ainsi que des acteurs dans le domaine de la sécurité nucléaire.
Cette 3ème Conférence a été aussi l’occasion de traiter des nouveaux défis auxquels font face les Etats et organisations internationales pour endiguer les menaces d’actes malveillants susceptibles de mettre en danger la sécurité des matières nucléaires ou d’autres sources radioactives qui pourraient avoir des effets néfastes sur l’Homme, la société et l’environnement. Elle a également permis de renforcer davantage la coopération internationale et d’améliorer le développement des capacités en matière de sécurité nucléaire dans le monde, en général, et en Afrique en particulier.
Sur un autre sujet intimement lié à la sécurité internationale, la cité ocre a abrité les travaux de la 17ème conférence des directeurs des organismes arabes de protection civile, avec un focus sur les dangers liés à la pollution de l’environnement et les moyens de les combattre.
Cet événement a porté, notamment, sur le rôle des organismes de protection civile dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030, les activités et les missions des organismes de protection civile et la contribution des compagnies d’assurances aux sources de financement de leurs interventions.
Le point a été également mis sur deux projets importants concernant un accord de coopération arabe dans le domaine de la recherche et le sauvetage et l’élaboration d’un « Code arabe unifié pour contrôler l’importation et le transport de matières explosives et dangereuses » et le projet d’accord de coopération entre ces organismes et sur le rôle de ces instances face aux actes terroristes.
Imane BROUGI