Canada: Justin Trudeau formera un gouvernement minoritaire
Le Premier ministre libéral sortant, Justin Trudeau, a été réélu pour un second mandat de quatre ans à la tête de l’exécutif canadien à l’issue d’élections fédérales particulièrement serrées, selon des résultats préliminaires annoncés lundi soir par l’organisme Élections Canada.
En remportant 156 sièges à la Chambre des communes sur un total de 338 sièges, loin de la majorité absolue fixée à 170 sièges, le Parti libéral sera amené à solliciter l’appui d’une ou plusieurs petites formations pour disposer de la majorité au Parlement.
Les partis du Bloc québécois (32 sièges) et le Nouveau parti démocratique (24 sièges) semblent disposer d’un levier de pouvoir intéressant dans la dynamique d’un gouvernement minoritaire.
Lors de son discours lundi soir, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a repris ses engagements formulés durant la campagne électorale notamment dans les domaines environnemental et social.
Le NPD, qui compte plusieurs députés en Colombie-Britannique, au Manitoba, et même un député en Alberta (le seul qui ne soit pas conservateur), devrait assurer une représentation dans des contrées où les libéraux sont absents.
Pour sa part, le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet s’est dit ouvert à une collaboration avec le nouveau gouvernement Trudeau, tout en soulignant l’impératif de préserver les intérêts du Québec.
Le Bloc peut collaborer avec n’importe quel gouvernement, a-t-dit, tout en assurant « si ce qui est proposé est bon pour le Québec, vous pourrez compter sur nous ».
Le taux de participation aux élections fédérales a atteint 65,7% contre 68,3% en 2015. Il était de 61,1%, en 2011 et 58,8 % en 2008.
Ce sont quelque 27,4 millions d’électeurs qui étaient appelés aux urnes lundi pour départager les principales forces politiques, alors qu’environ 4,7 millions Canadiens avaient voté par anticipation, en progression de 29 % par rapport au scrutin de 2015 durant lequel les libéraux avaient remporté une large majorité.
Après quatre ans au pouvoir, les libéraux semblent faire face aux retombées négatives de leur décision de prendre en main l’extension de l’oléoduc controversé Trans Mountain vers la côte ouest canadienne, un projet applaudi par les compagnies pétrolières mais fortement critiqué par les milieux écologistes.
La formation de M. Trudeau aura aussi fait les frais de l’affaire dite SNC-Lavalin, du nom de la firme québécoise impliquée dans un vaste scandale de corruption à l’étranger.
S.L. (avec MAP)