Maroc

Un procureur abandonne deux petits enfants dans les rues de Tiznit

L’histoire se passe en août 2016 au Maroc. Deux gamins abandonnés par leur mère vivent dans la rue. Au lieu d’être sauvés, un magistrat décide de les laisser affronter leur sort.

La belle ville de Tiznit abrite entre ses murs un magistrat bien particulier qui va faire parler de lui en mal. En effet, samedi dernier, une brigade de la police qui effectuait des rondes près du marché de la volaille, a découvert deux petits garçons, âgés à peine de deux ans et demi et de trois ans, cachés dans des cartons.

Elle a aussitôt contacté le substitut du procureur de Tiznit qui a ordonné leur comparution. Les enfants ont été transportés au tribunal et présentés au magistrat. Mais, à la stupeur générale, ce gardien de la loi et des bonnes mœurs a tout simplement donné l’ordre aux policiers de les reconduire là où ils les avaient trouvés. Les ordres sont les ordres ! Les deux petits gamins ont retrouvé leurs cartons, les poules et les lapins qui constituent leur voisinage immédiat.

L’affaire de Hicham et de Marouane n’a pas laissé insensible la toile et s’est répandue à une grande échelle. Mais leur destin n’a pas pour autant changé. Ils sont toujours logés dans leur carton d’emballage, mais sont heureusement entretenus par un boucher du coin qui leur assure ce dont ils ont besoin.

Scandalisées, certaines associations, telles «Nahmi Oualdi» (Protégeons nos enfants) dénoncent l’attitude des policiers et du magistrat. Selon elles, la police devait établir un procès verbal indiquant l’abandon de deux enfants à bas âge et les présenter au parquet qui devait au moins donner l’ordre de les transférer à l’hôpital pour y subir les examens nécessaires, en attendant qu’ils soient logés dans un orphelinat. Une procédure judiciaire pour négligence à l’égard d’enfants, selon les termes des articles 479 à 482 du code pénal, devait être mise en place.

Les deux gamins vivaient auparavant avec leurs parents dans une chambre de location dans la vieille ville de Tiznit. Au décès de leur père, la mère ne pouvait plus payer le loyer et subvenir aux besoins des enfants. Elle les a abandonné et a disparu dans la nature. Les pauvres enfants n’ont trouvé que le marché comme refuge.

T. J.


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