Le procès de Hind Al Achhabi s’enlise dans un imbroglio juridique
De rebondissement à un autre, l’affaire de la businesswoman Hind Al Achhabi, n’est pas prête de livrer tous ses secrets.
Poursuivie pour adultère par son mari, koweitien de nationalité et ambassadeur de son pays en Autriche, Hind Al Achhabi n’a pas bénéficié de la liberté provisoire tant réclamée par ses avocats. Le tribunal de première instance de Rabat, n’a pas voulu tenir compte des garanties présentées par la défense, même si l’accusée est déjà interdite de quitter le territoire national.
La défense, dans sa plaidoirie, a relevé plusieurs vices de forme, notamment l’incarcération de la prévenue sans passer par le juge d’instruction. Les doléances des avocats ont été rejetés systématiquement par la cour. C’est alors que ces derniers se sont attaqués au fond du dossier, en brandissant l’article 430 du code civil marocain, qui stipule que tout mariage à l’étranger conclu entre un citoyen (ou citoyenne) marocain et un ressortissant (e) d’un autre pays, doit être validé auprès des services des tribunaux du Royaume.
Or, dans le cas présent, le mariage de Hind Al Achhabi a été contracté au Koweit et n’a jamais été déclaré ni auprès des représentations consulaires du Maroc, ni enregistré auprès des tribunaux marocains. Par conséquent, au regard de la loi, Hind est célibataire et l’acte de mariage koweitien est frappé de nullité juridique.
En outre, la plaidoirie a relevé un détail très important, qui a trait à la confession du plaignant. Il s’avère, que l’ambassadeur est de confession musulmane, certes, mais de rite Chiïte. Donc, le mariage a été conclu selon les préceptes du rite Jaafari. Or, précisément, la loi marocaine ne reconnaît aucun document établi selon cette pratique.
Hind Al Achhabi a été incarcérée à la prison de Salé, alors qu’elle avait donné naissance à un bébé âgé aujourd’hui de 40 jours et qui a tant besoin de l’affection de sa mère, se plaint son père qui garde confiance en la justice du pays et qui reste attaché à l’innocence de sa fille.
M.D