Pourquoi Nasser Zefzafi boycotte son procès en appel
Nasser Zefzafi, le leader du Hirak, ainsi que d’autres détenus, ont refusé de comparaître devant le tribunal lundi soir. L’audience en appel a été boycottée par tous les détenus du Hirak, qui ont refusé de se conformer à la décision du juge de forcer leur présence devant la Cour, alors qu’ils purgent leur peine infligée en première instance à la prison locale de Oukacha.
Cette décision de Zefzafi and Co, s’inscrit dans la lancée de la mi-novembre quand comparaissant devant la Cour d’appel de Casablanca à la première audience en appel, les 52 activistes du Hirak. Ils contestaient des sanctions d’un à 20 ans dont ils avaient écopées et avaient fait des signes de victoire en scandant: « nous avons juré de ne pas lâcher prise, vive le Hirak ». Nasser Zefzafi, leur leader, avait quant à lui refusé de décliner son identité devant le juge après que le tribunal ait demandé à tous les détenus de s’identifier. « Ce n’est pas votre affaire et cela n’a rien à voir ni avec l’audience, ni avec les accusations », a déclaré Zefzafi en ajoutant: « j’ai été déchu de ma nationalité et mon identité aujourd’hui est Oukacha ».
La raison de cette action « coup de poing » de la part des détenus du Hirak, il faut la chercher cette fois dans la publication d’une déclaration de Zefzafi établie par son père, Ahmed. « Sans les conditions minimales d’un procès équitable la décision de ne pas me rendre à l’audience d’appel est irréversible… Ce procès n’est qu’une mascarade j’ai été convaincu dès le début que c’était une pièce de théâtre. Je me suis accroché en vain à l’espoir que l’institution judiciaire soit mise à l’épreuve, et répare les erreurs des autres institutions, politique, juridique et sociale… Lorsque tout le monde (les masses populaires et les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme) est convaincu que toutes les accusations qui me sont reprochées sont injustifiées, je ne peux pas quitter cet escadron et participer à un procès qui se fait contre l’histoire et les symboles du Hirak’’, peut-on lire.
Mohamed Jaouad Kanabi