Drame de Bouknadel: la famille du conducteur lance un appel (Vidéo)
Plus d’une semaine après le déraillement du train entre Bouknadel et Kénitra, faisant 7 morts et 126 blessés, la famille du conducteur Larbi Rich a réagi à la décision de la justice.
«Pendant 31 ans de service, mon mari était discipliné, engagé, ne s’est jamais absenté, n’a jamais reçu d’avertissement ni commis d’erreurs. Il était le seul à subvenir à nos besoins. Toute la famille est dans un état lamentable. Ses enfants sont anéantis mais je les forces à partir à l’école pour surmonter un peu ce drame», a déploré l’épouse du conducteur. Elle a ainsi lancé un appel au roi Mohammed VI pour intervenir dans cette affaire et «sauver son époux de cette terrible injustice».
De son côté, sa fille aînée, Manal, a assuré qu’elle a rendu visite à son père, en prison, et a eu du mal à s’en remettre. «Mon père est incarcéré aux côtés des criminels. Je suis encore sous le choc. La famille n’avait pas encore surmonté la douleur de l’accident au moment où elle a appris que mon père sera jeté en prison. Son état est si déplorable», a-t-elle regretté.
En parallèle, Manal a précisé que son père est innocent parce que l’accident était totalement indépendant de sa volonté, soulignant qu’il est incapable de commettre une erreur pareille après 31 ans d’expérience.
«Mon père est déprimé, surtout après avoir appris la mort du chef de train, son ami, qui était avec lui au moment de l’accident. Il broie du noir», a-t-elle affirmé. Et d’ajouter que son petit frère souffre depuis l’accident à cause des élèves de son école qui le qualifient de «fils du tueur». «Pour se défendre, il n’arrête pas de dire «mon père n’est pas un assassin, mon père n’est pas un criminel»», a confié la jeune fille.
Rappelons que le conducteur du train a été déféré mardi 23 octobre devant le Tribunal de première instance de Salé et sera poursuivi en détention pour homicide et blessure involontaire. D’après un communiqué du procureur, l’excès de vitesse du train reliant Rabat et Kénitra qui a atteint 158 km/h à l’endroit de l’accident au lieu de 60 km/h fixée comme vitesse maximale est la cause du déraillement du train au niveau de Bouknadel et sa collision avec le pont.
N.M.
