Spoliation: une mafia démasquée au Maroc
En dépit des mesures restrictives mises en place par l’Etat, les mafias de la spoliation immobilière continuent de sévir. Un nouveau scandale a éclaté cette fois-ci dans la ville de Khouribga.
Les services de la police judiciaire et de la gendarmerie royale à Khouribga ont ouvert une enquête sur l’activité d’une mafia de spoliation immobilière. Accusée d’avoir dérobé un montant de 40 millions de dirhams, celle-ci aurait exploité un projet d’une amicale de logement destinée à des adhérents dont la majorité sont des Marocains résidant à l’étranger ainsi que des fonctionnaires et des juges, qui n’ont pas bénéficié de lots de terrains depuis leur adhésion en 2004.
La défense des victimes a découvert plusieurs faux documents et contrats qu’elle a présentés comme preuves dans la poursuite judiciaires des accusés.
Selon le quotidien Assabah citant des sources bien informées, les plaintes présentées devant le parquet ont révélé l’implication de l’avocat de l’amicale parmi de nombreuses autres suspects dans ce scandale immobilier. Ce dernier a bénéficié d’un crédit immobilier de 1,5 million de dirhams sous une garantie hypothécaire dont la valeur ne vaut même pas la moitié du crédit obtenu. Le scandale étant révélé au grand jour, un grand groupe bancaire entrera en ligne dans ce procès pour recouvrer le montant de crédit qu’il a octroyé à l’avocat suspect. Par ailleurs, des employés de ce groupe bancaire qui auraient facilité l’octroi du crédit seront entendus dans cette affaire.
En plus de la falsification des documents et contrats présentés pour justifier les dépenses, les suspects auraient également présenté une fausse demande de désistement de l’amicale signée au nom d’un juge. Le président de l’amicale, lui-même un membre du Conseil municipal de la ville de Khouribga, est pointé du doigt dans la falsification de ce document.
Hassan Manyani
