Ce que risque « le chasseur de voyantes »
Après avoir filmé des femmes se rendant chez une voyante de son quartier à Salé, Redouane, dont les vidéos ont créé un tollé sur la Toile, risque gros.
Mohamed Almo, avocat au barreau de Rabat, a expliqué, à ce propos, que «le chasseur de voyantes» a diffamé ces femmes, intercepté leur chemin et les a filmées à visage découvert, ce qui est puni par la loi.
« Ce qu’il a fait est dangereux et inadmissible parce que ces comportements encouragent la culture de la prévention du vice. Certaines personnes s’érigent en défenseurs de la vertu et tentent d’instaurer leur propre loi dans la société », a-t-il regretté, ajoutant que Redouane oblige ces femmes à montrer leurs visages. « C’est une véritable agression physique parce qu’il les forces à s’afficher malgré leur refus », a-t-il précisé.
La loi considère en effet comme crime le fait d’enregistrer, de diffuser ou de partager sur Internet des photos ou des vidéos privées ou compromettantes sans le consentement de la ou les personnes concernées. Les coupables risquent ainsi l’emprisonnement de 6 mois à trois ans en plus d’une amende de 2000 à 20.000 dirhams.
En parallèle, Almo a assuré qu’il est difficile de prouver que les femmes sur les vidéos pratiquent la sorcellerie. « Même si la loi punit ce genre de pratiques, prouver le fait qu’elles se rendent chez ladite voyante pour faire de la magie noire est un peu compliqué », a-t-il affirmé.
R.T. et N.M.