ZankaDialna ou quand les Marocaines se réapproprient la rue
Quelques jours avant la promulgation de la loi contre le harcèlement sexuel au Maroc, ZankaDialna est né à Rabat suite à un ras le bol contre le harcèlement, le viol, les insultes, l’irrespect et l’insécurité dont les Marocaines sont victimes dans la société.
Créé le 1er juin 2018, cette initiative citoyenne, lancée par de jeunes Marocaines, consiste à mener «des actions dans l’espace public, des sorties dans la rue empreinte d’une esthétique artistique et d’un fond revendicatif», peut-on lire dans la présentation du groupe sur Facebook. Objectif: se réapproprier l’espace public par et pour les femmes, sensibiliser, créer un réseau avec d’autres mouvements, agir ensemble, apprendre, éduquer, transmettre et diffuser des idées pour faire adhérer les hommes et les femmes à cette cause basique qui est le respect d’un être humain comme les autres: la femme.
«Continuons à sensibiliser autour de nous, au fait que nous voulons juste nous sentir en sécurité dans notre rue en y étant réellement respectées et considérées», expliquent les fondatrices du mouvement sur leur page.
La première action de Zankadialna a eu lieu le 15 septembre à Rabat, soit deux jours après l’entrée en vigueur de la loi contre le harcèlement. 30 femmes ont ainsi investi le centre-ville dans une marche silencieuse, sans slogans, ce qui a provoqué la curiosité des passants. Se réapproprier l’espace public, c’était l’objectif de ces jeunes femmes qui sont passées par l’avenue Mohammed V, devant le Parlement et la gare Rabat ville et n’ont pas manqué de marquer les esprits.
Le groupe compte étendre ses actions dans d’autres villes et y intégrer peut-être les hommes par la suite. Pour l’instant, seules les femmes mèneront cette initiative citoyenne qui vise à mettre fin à la discrimination des Marocaines. « Au choc des idées jaillit la lumière » de Nicolas Boilau, c’est la devise de ce groupe dont le concept totalement original est réellement capable de changer la situation des femmes.
N.M.