Affaire du « médecin des pauvres »: le ministère sort de son silence
L’affaire de Mehdi Chafai, surnommé le « médecin des pauvres », continue de faire parler. Poursuivi par le directeur du centre hospitalier provincial de Tiznit pour “injures et diffamations”, le jeune chirurgien pédiatre a présenté lundi 23 juillet sa démission au ministère de la Santé après avoir été victime, selon lui, de nombreux abus et injustices depuis son arrivée à l’établissement de santé. Ces problèmes ont lourdement affecté sa famille et sa santé, selon ses propos.
Le département d’Anas Doukkali n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué diffusé ce jeudi 26 juillet, la Délégation provinciale de la Santé de Tiznit a apporté quelques éclaircissements à ce sujet.
Le jeune médecin a rejoint la Délégation le 5 juin 2017, apprend-t-on, en provenance de Guélmim. Le 30 octobre 2017, une plainte a été déposée à son encontre par un père qui l’a accusé d’avoir refusé de soigner son enfant et de l’avoir renvoyé à l’hôpital régional d’Agadir sans raison. Aussi, d’avoir publié sur sa page Facebook le dossier médical de l’enfant, ce qui va à l’encontre du principe de secret professionnel. Tout ceci lui a valu de passer devant le conseil de discipline, à l’issue duquel il a été privé de son salaire pendant 4 mois.
Concernant l’affaire qui oppose le jeune médecin au directeur du centre hospitalier provincial de Tiznit, la Délégation indique qu’il s’agit là d’une action en justice à caractère personnel. Cependant, l’administration affirme qu’une fois le verdict rendu, elle prendra les mesures nécessaires à l’encontre de Chafai eu égard à la décision de la justice.
Enfin, au sujet de la démission du jeune médecin, la Délégation précise que chaque médecin est libre de présenter sa démission. La décision finale, de l’accepter ou de la refuser, revient toutefois au ministère de la Santé, selon les lois en vigueur.
Rappelons qu’une vidéo avait largement circulé sur les réseaux sociaux, montrant Mehdi sortant de l’établissement et encerclé par plusieurs citoyens, le suppliant de revenir sur sa décision. Le médecin a ainsi pointé du doigt le directeur du centre et assuré qu’il ne peut plus travailler dans des conditions pareilles. Il leur a même annoncé, non sans amertume, qu’il quittera le Maroc pour exercer son métier à l’étranger.
Ce chirurgien pédiatre avait marqué les esprits grâce à son engagement professionnel et à son professionnalisme qui lui a permis de sauver plusieurs enfants malgré le manque de moyens. Dès que les problèmes ont éclaté, la plupart des habitants de Tiznit lui ont affiché leur soutien et l’ont défendu contre toutes les accusations qui lui ont été adressées, dont la corruption.
S.L.