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Tajeddine Baddou nous a quittés

La culture, la diplomatie, l’architecture, la sociologie et la démographie viennent, vendredi 8 juin, de perdre l’un de leurs fils prodiges et l’un de leurs plus brillants représentants marocains.

Une longue et incurable maladie a finalement eu raison de Tajeddine Baddou, ce maestro hors pair, aux nombreuses cordes à son arc, après une lutte courageuse, âpre mais à l’issue fatale, hélas. Les obsèques de ce natif de la capitale ismaélienne ont eu lieu au cimetière Achouhada, à Rabat, samedi 9 juin. Il était âgé de 79 ans.
Le fils de l’un des ténors du parti de la Balance et ancien ministre des Habous et des affaires islamiques, Mekki Baddou, a eu une carrière où, tour a tour, il a embrassé avec bonheur et succès probants toutes les disciplines précitées. Professeur à l’Institut national de la statistique et de l’économie appliquée (INSA); directeur de la Coopération multilatérale au sein du ministère des Affaires étrangères; ambassadeur du Royaume en république tchèque, en Autriche et en Italie; directeur de la Fondation Esprit de Fès, à laquelle nous devons le Festival des musiques sacrées de la capitale spirituelle, détenteur de l’insigne d’Officier dans l’ordre des arts et des lettres de la République française, entre autres activités prolifiques et distinctions.
Autant de diplômes, autant de postes des plus importants et des plus sensibles ont fait du défunt une personnalité d’une grande envergure ayant fait la fierté du Royaume et contribué à son aura à l’international, tant les bons et loyaux services rendus à son pays sont à marquer d’une pierre blanche et tant le Maroc se doit de lui être redevable.
Nommé par Feu le roi Hassan II Commissaire de l’année du Maroc, à la fin des années 90, Tajeddine Baddou a largement contribué au réchauffement des relations franco-marocaines qui n’étaient pas au beau fixe, loin s’en faut, du temps où François Mitterrand était locataire du Palais de l’Elysée.
Expérience hautement enrichissante, largement décortiquée par un article mémorable de Khalil Hachimi Ibrahimi, à lire ou à relire, intitulé « Le miroir aux alouettes » et publié en 1999 et constituant une biographie finement écrite sur la kyrielle de qualités humaines et professionnelles du grand et admirable monsieur qui vient de nous quitter.
Reposez en paix, Tajeddine Baddou! Que Dieu vous ait en Sa sainte miséricorde! « Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons ».
Larbi Alaoui


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