Le blogueur algérien Merzoug Touati écope de 10 ans de prison ferme
Merzoug Touati, blogueur algérien détenu depuis janvier 2017 a été condamné, jeudi, à dix ans de prison ferme pour « intelligence avec une puissance étrangère ».
Le tribunal criminel de Béjaïa a déclaré que Touati était coupable d’avoir entretenu avec les agents d’une puissance étrangère des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l’Algérie ou à ses intérêts économiques essentiels. Dans ce procès, le Parquet avait requis la prison à perpétuité contre le blogueur.
Merzoug Touati, qui était au chômage, avait été arrêté le 25 janvier 2017 après la parution d’une vidéo sur son blog Al Hogra, qui a été fermé par les autorités. « Dans cette vidéo, il avait interrogé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien sur les relations entre l’État hébreu et les pays arabes », rappelle Jeune Afrique.
Son avocat Me Hamaïli, a indiqué que « Merzoug Touati est un blogueur qui n’a fait qu’exercer ses droits garantis par la Constitution. Il est libre de parler avec qui il veut et de dire ce qu’il veut ». Mercredi, Amnesty International avait indiqué que le procès du blogueur algérien ternit un peu plus le bilan de l’Algérie concernant les droits de l’homme.
« Chaque jour que Merzoug Touati passe en prison est un jour de trop et entache un peu plus le bilan de l’Algérie en termes de droits humains. Merzoug Touati incarne les rêves brisés d’une génération dans un pays où la liberté d’expression est régulièrement mise à mal », indique Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
S.L. (avec MAP)