Maroc: attention au lait qui se vend dans la rue
Le Centre Antipoison et de Pharmacovigilance du Maroc (CAPM) tire la sonnette d’alarme contre le lait informel, largement consommé pendant Ramadan. Selon son rapport annuel, ce produit est en tête de liste des causes d’intoxications chez les Marocains.
Dans une déclaration à Le Site info, une source de l’institut Pasteur, à Casablanca, a affirmé que le lait non traité est dangereux pour la santé des consommateurs vu que ce produit est un véritable « nid à microbes ». Le lait contient du calcium, des protéines, des vitamines et des glucides, ce qui favorise la formation de microbes.
Le Site info a fait le tour de quelques laiteries à Casablanca et leurs propriétaires nous ont affirmé qu’il y a une forte demande des consommateurs sur «le lait beldi» pendant le mois sacré. Du coup, ils cherchent des fermiers ou des distributeurs pour répondre à leurs besoins.
Concernant son traitement, Omar, propriétaire d’une laiterie à Hay Mohammadi, ne dispose pas d’informations. « A vrai dire, je ne sais pas si les vendeurs de lait contrôlent sa qualité. De mon côté, je le vends ainsi aux consommateurs qui, de toute façon, ne s’intéressent généralement pas au contrôle alimentaire », a-t- affirmé.
Omar reçoit des litres de ce de lait en provenance de plusieurs fermes à Benslimane dans des barils en plastique, appartenant, à la base, aux usines qui y mettent leurs produits industriels chimiques. Il assure que 200 litres de lait informel se vendent quotidiennement: 100 litres sont vendus dans des sachets ou des bouteilles, 40 litres sont fermentés pour la fabrication du fromage et 60 litres servent à la fabrication du petit lait et du beurre.
Pour sa part, la source de l’Institut Pasteur regrette le fait que les fermes qui fournissent du lait aux laiteries ne contrôlent même pas la santé de leurs vaches, soulignant que les vendeurs utilisent des méthodes traditionnelles pour la traite.
Elle a ajouté que le lait non traité peut causer de graves maladies comme la tuberculose, à cause de la bactérie Mycobacterivm bovis se trouvant chez les vaches. Il peut également causer la Brucellose, appelé également la fièvre de Malte, une maladie rare pouvant entraîner des complications graves si un traitement n’est pas rapidement mis en place.
M.B.H.