Maroc: le boycott ferait-il tomber le gouvernement?
La campagne de boycott, initiée sur Facebook, a remporté un succès inouï et a eu l’adhésion de nombreux citoyens. Cela a eu des répercussions sur le chiffre d’affaires des trois grandes marques visées, et certains responsables n’hésitent pas à accuser des responsables politiques d’être derrière cette initiative. Ce qui présage une nouvelle menace sur la cohésion, déjà fragilisée, du gouvernement El Othmani.
Dans ce cadre, Rachid Lazrak, expert en affaires politiques, pense que le succès de la campagne de boycott va aiguiser l’appétit populaire jusqu’à exiger la démission de l’Exécutif, incapable de trouver les solutions idoines à l’excessive cherté de la vie dont souffrent les citoyens et, en particulier, les classes défavorisées.
Cela est d’autant plus plausible, précise Lazrak, sachant que la Chabiba du Parti de la Justice et du développement, proche de l’ex-chef de gouvernement et ancien secrétaire général des islamistes, Abdelilah Benkirane, est soupçonnée par d’aucuns d’être l’instigatrice de ce boycott, via les réseaux sociaux. Ce fait, s’il est avéré, pourrait faire exploser le gouvernement El Othmani de l’intérieur.
De même que l’expert Rachid Lazrak a déclaré à Le Site info que l’avenir du gouvernement actuel dépend de plusieurs donnes, aussi bien internes qu’externes. Les premières concernent les mouvements protestataires populaires. Quant aux secondes, elles dépendent d’une situation défavorable au gouvernement, celle des remous au Moyen-Orient, susceptibles de faire augmenter les prix du pétrole, ce qui aurait pour résultat une nouvelle flambée populaire exigeant le départ du gouvernement PJDiste.
D’un autre côté, l’expert évoque également la possibilité que, derrière la campagne de boycott, se profile la lutte pour la présidence de la CGEM, entre Salaheddine Mezouar et des hommes d’affaires influents.
Larbi Alaoui