Education sexuelle dans les écoles: ce qu’en pensent les Marocains
Plus de la moitié des Marocains approuvent l’instauration de l’enseignement de l’éducation sexuelle dans les écoles. C’est ce qui ressort de l’enquête de L’Economiste-Sunergia menée auprès d’un échantillon de 1000 personnes et recueillie par téléphone entre le 18 janvier et le 2 mars 2018.
Quelque 55% des Marocains ont accepté que l’éducation sexuelle soit intégrée dans le programme scolaire, près du tiers a désapprouvé cette idée et 14% ont refusé d’y répondre. Les femmes sont plus ouvertes sur le sujet avec un taux de 60%, alors que la moitié des hommes seulement ont accepté l’idée.
A propos de l’âge, six Marocains sur quinze, dont l’âge varie entre 15 et 24 ans, ont voté pour l’instauration de cette matière dans les écoles tandis que d’autres, âgés entre 25 et 34 ans, ont été plus hésitants sur la question. Et 38% des interrogés de cette catégorie sont d’ailleurs réticents à cette idée.
Les R’batis et les Casablancais sont les plus ouverts d’esprit, selon les données de l’enquête, avec respectivement 68% et 62%. Ils sont suivis de la région de Béni Mellal-Khénifra avec 59% et de Souss-Massa avec 57%. En revanche, les régions du Sud sont en queue de liste et la plupart a exprimé un refus catégorique à l’idée que cette matière soit enseignée dans les écoles. En parallèle, 60% des urbains acceptent l’idée, contre 48% chez les ruraux.
Le sondage montre également que les classes sociales aisées et les personnes instruites sont plus « ouvertes d’esprit ». L’étude a constaté que les personnes avec un court parcours scolaire ou qui font partie des couches sociales défavorisées estiment que le sexe est un sujet tabou, croyant que l’enseignement de l’éducation sexuelle aux enfants est «une incitation à la débauche».
Les interrogés « les plus ouverts d’esprit » ont fait des études supérieures (63%), suivis de ceux qui ont décroché le bac (60%). Les analphabètes, eux, sont les plus réticents à cette idée.
Noura Mounib