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Un ancien super-flic condamné à deux ans et demi de prison ferme
Une ancienne star de la police française a été condamnée mardi à Paris à quatre ans de prison dont deux ans et demi ferme pour corruption, pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres de la pègre en échange de cadeaux.
L’ancien numéro deux de la police judiciaire de Lyon (centre-est) Michel Neyret, qui a déjà effectué huit mois de détention provisoire, ne retournera toutefois pas derrière les barreaux, sa peine étant aménageable.
« Je suis soulagé, c’est une parenthèse de cinq ans de ma vie qui s’est refermée aujourd’hui », a déclaré à l’AFP l’ex-« super flic » à l’issue du jugement.
La justice a condamné Michel Neyret pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des « indics », en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé sa dîme sur des saisies de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.
L’affaire avait créé un traumatisme dans la police. Après 32 ans de carrière dont 20 à la tête de la prestigieuse brigade antigang de Lyon, Michel Neyret, adulé par ses équipes et ses supérieurs, était une légende au moment de sa chute
Tout s’était écroulé en février 2011, quand un homme connu pour des escroqueries, et placé sur écoutes, s’était vanté par téléphone d’avoir Michel Neyret dans la poche.
L’enquête démontrera que le policier est intervenu à plusieurs reprises en faveur de cet homme et de plusieurs escrocs présumés, leur fournissant informations confidentielles et plaidant leur cause auprès de collègues et de magistrats.
L’ex-super flic avait bénéficié en échange de séjours au Maroc et sur la côte d’Azur dans de luxueux hôtels, de montres de luxe et de remises d’espèces, avant la création d’une société suisse au nom de son épouse avec un compte à Dubaï.
A l’audience, Michel Neuret a reconnu s’être perdu dans la gestion de ses « indics ». L’un de ses avocats Gabriel Versini-Bullara avait plaidé que l’action de Michel Neyret avait « toujours été dirigée par la volonté d’obtenir des résultats ». L’avocat avait affirmé que « la relation atypique » qu’entretiennent policiers et « indics » était la question centrale de ce procès.
(avec AFP)