Petites frictions entre amis chez les gauchistes
Mardi 21 juin, au siège de son parti, à Casablanca, la secrétaire générale du parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, a fait une déclaration qui n’est pas passé inaperçue au sujet de la candidature de Omar Bendjelloun, fils de Ahmed Bendjelloun, à la tête de la liste nationale de la jeunesse de la Fédération de la gauche.
Un journaliste a posé la question suivante : « Est-ce que Omar Bendjelloun profite de la symbolique du nom qu’il porte pour proposer sa candidature à la tête de la liste des jeunes ? En réponse à cette question, Nabila Mounib a déclaré :
« Nous respectons le père et nous en sommes fiers, de même que son fils qui est un excellent homme cultivé. Il s’est porté candidat. Or, nous avons d’autres mécanismes et d’autres critères que nous ne pouvons pas outrepasser. Nous lui avons souhaité la bienvenue, toutefois il ne nous est pas possible de passer outre notre jeunesse et nos institutions exécutives. Notre Chabiba doit dire son mot et c’est elle qui fait et fera ce qu’elle veut. C’est moi en premier qui avais suggéré l’idée de la répartition, lorsqu’on a réparti les 90 circonscriptions à l’échelle nationale. Le parti socialiste unifié a pris un peu plus de circonscriptions que les deux autres formations, c’est-à-dire plus de 30.
Et comme les camarades m’ont proposé d’être à la tête de la liste, je leur ai dit que la Taliaa (l’avant-garde) doit présider la liste des jeunes. Nous sommes égalitaires. Nous sommes des unitaires et nous voulons cela. Je leur ai soufflé cette idée pour qu’ils y réfléchissent et aujourd’hui les jeunes ont fait leur choix et il n’y a aucun problème. Les chefs des jeunes vont se réunir avec nous et rencontrer les étudiants pour voir comment ils vont arrêter la liste. Mais de là à exploiter les symboles, nous en avons des tonnes avec les jeunes militants au sein de la Fédération de la gauche ».
Une source proche de Nabila Mounib a apporté des explications au Site info: « Omar Bendjelloun a le droit, comme tous les membres, de déposer sa candidature. La procédure adoptée par la FGD pour le choix des candidats et la répartition des têtes de liste entre ses 3 composantes fait que la tête de liste des jeunes revient au PADS. C’est donc au PADS que revient la décision de nommer son représentant. Néanmoins, Omar Bendjelloun est un militant qui a toute sa place au sein de la fédération et sa candidature au niveau local ou national ne peut que constituer un atout pour la fédération. »
Omar Bendjelloun n’a pas tardé à réagir en envoyant une lettre aux instances exécutives de la fédération à travers sa page Facebook où il indique qu’il retire sa candidature.
Contacté par Le Site info, Omar Bendjelloun a rétorqué :
« J’ai voulu participer à la réussite d’un projet collectif par ma présentation aux législatives de 2016, si toutefois les instances dirigeantes de la Fédération le décident à l’unanimité. Mais, la sortie déplacée de Mme Mounib, dépêchée par le PADS de dire « qu’il ne suffit pas d’exploiter la symbolique car il y a une tonne de symboles », m’a incité à retirer ma candidature pour préserver une certaine éthique et une cohérence. Au sujet de sa déclaration, je me garde le droit de répondre ultérieurement car c’est plus le capital symbolique de la gauche qui a été affecté que mon éphémère candidature ».
Selon le site du PSU, Nabila Mounib conduira officiellement la tête de la liste nationale des femmes de la Fédération de la gauche démocratique pour les prochaines élections législatives prévues le 7 octobre prochain.
Noureddine Boughanmi