La réforme du régime de change expliquée par Abdellatif Jouahri
La réforme du régime de change est une décision souveraine émanant de la volonté des autorités, et élaborée en coordination avec le ministère de l’Économie et des Finances et Bank Al-Maghrib, a assuré mercredi à Rabat M. Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib.
Au niveau national, plusieurs raisons ont motivé la décision de cette réforme, notamment, le développement de politiques sectorielles à long terme offrant une vision claire aux investisseurs marocains et étrangers, le renforcement de l’attractivité du pays ainsi que la nouvelle stratégie adoptée par l’Office Chérifien des Phosphates pour renforcer sa présence sur le marché international en plus de la nouvelle politique du Royaume qui s’inscrit dans le cadre de la reconstruction des relations Sud-Sud sur la base de partenariats gagnant-gagnant.
Au niveau international, Jouahri a évoqué la crise financière de 2007, qui a eu des répercussions « qui se poursuivent jusqu’à présent », la volatilité accrue des marchés, les politiques de change compétitives et la formation de groupements et de zones économiques, entre autres, soulignant que face à ces changements, il a été plus approprié d’adopter un système de change plus adapté à ces évolutions.
Le Wali de Bank Al-Maghrib a tenu à préciser qu’il n’y aura pas de dévaluation de la valeur du dirham et que ce nouveau régime n’est pas lié au flottement du dirham. Concernant l’impact de la réforme sur l’économie et le pouvoir d’achat des citoyens, Jouahri a noté que les scénarios élaborés par BAM et le Ministère de l’Economie et des Finances indiquent, sur la base des données disponibles et d’une l’éventuelle dévaluation du dirham de 2,5%, que l’impact de la réforme sur la croissance en 2018 sera positif et atteindra + 0,2%.
Concernant l’inflation, Jouahri a fait savoir qu’il faut s’attendre dans le cas extrême à une inflation additionnelle de 0,4%, pour atteindre un taux d’inflation de 2% en 2018 (voire 1,9% ) selon le scénario de la Banque centrale. Il a dans ce sens donné l’exemple des prix des hydrocarbures, notamment le gasoil, qui enregistrera une hausse de 0,15 dirhams par litre, passant ainsi de 9,6 dirhams /litre à 9,75 dirhams/litre.
Depuis la mise en application, lundi, de cette réforme, le taux de change du dirham sur le marché de changes est resté entre -0,3% et +0,3%, bien que la volatilité ait été élargie à + 2,5% – 2,5%, a fait remarquer le Wali de Bank Al-Maghrib, ajoutant que le taux de change du dirham par rapport aux billets étrangers est resté au même niveau qu’avant la réforme.