Qu’est-ce qui ne tourne pas rond à Salé?
« Vol au- dessus d’un nid de coucou »! C’est le titre du film, avec Jack Nicholson en vedette principale, qui nous vient à l’esprit au regard de la situation de la ville de Salé envahie par des voyous souvent malades mentaux, de plus en plus nombreux.
De nos jours, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur et ces malades mentaux, dont certains sont dangereux, mettent la tranquillité des citoyens, voire leurs vies, quotidiennement en péril. Le quotidien Assabah consacre un long article sur cette endémie. Les quartiers de Tabriquet, de Hay Salam, la médina, pour ne citer que ces lieux, sont à la merci de cohortes de voyous dont la majorité n’est ni originaire de la ville, qui s’est agrandie d’une manière démesurée, phénoménale et anarchique, ni de sa banlieue.
Tout ce monde fou, fou, fou, gesticulant, criant, insultant, menaçant…constitue un danger quotidien pour ce qui était une cité paisible où il faisait bon vivre. Temps révolu ayant cédé la place à un asile en plein air où la voie publique est son terrain de prédilection!
Et les services psychiatriques de la rive droite du Bouregreg dans tout cela? Motus et bouche cousue ou presque! L’hôpital Arrazi, établissement spécialisé du Centre hospitalier universitaire Ibn Sina (CHIS), dont la rénovation, en 2016, avait coûté la bagatelle de 15, 63 millions de dirhams, s’en lave les mains et se dit non responsable de la situation alarmante actuelle.
Le prétexte invoqué? La pénurie de lits pour recevoir les malades afin de leur prodiguer les soins nécessaires. Et son directeur, Jalal Taoufik, nie toute responsabilité de l’établissement hospitalier, ajoutant qu’il est « difficile de considérer tout clochard ou mendiant comme malade mental, présentant un danger pour autrui ». Sans, affirme-t-il au journal, « étude confirmant la maladie ». Et de préciser qu’il existe des règlements clairs pour être hospitalisé, pour une courte durée, afin de céder la place à d’autres patients.
Arguments des plus étonnants qui ne pourraient convaincre les membres de nombreuses familles qui désespèrent que les leurs ne puissent bénéficier de soins appropriés, considérant que leurs malades, pour d’aucuns, sont des citoyens de seconde zone dont les droits aux soins sont bafoués.
En attendant que le ministère de la Santé prenne les mesures nécessaires pour pallier cette situation anormale et indigne, Salé continue à être malade de ses « fous »!
Larbi Alaoui