La recette d’Hervé Renard pour qualifier le Maroc au Mondial 2018
Lorsqu’il est arrivé au Maroc en février 2016, Hervé Renard était loin d’être en terrain conquis. Il a demandé du temps aux supporters marocains pour obtenir des résultats. Voici comment il a réussi son pari.
Sur le plateau de Jalal Bouzrara dans l’émission « L’Club » sur Médi 1 TV, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, Hervé Renard, est revenu sur son travail et son expérience depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe du Maroc. Interrogé par Amine Rahmouni et Réda Allali, il a expliqué comment il avait réussi a qualifier les Lions de l’Atlas pour la Coupe du monde 2018, en Russie.
« Le joueurs m’ont énormément donné depuis que je suis à ce poste », a déclaré Hervé Renard, indiquant que « le travail ne s’est pas fait en un jour ».
Lorsqu’on lui demande le secret de sa réussite en Afrique, celui que la Côte d’Ivoire appelle « le sorcier blanc », sobriquet élogieux détenu auparavant par son compatriote Philippe Troussier, a d’abord tenu a rappeler qu’il a exigé les pleins pouvoirs dans ses choix décisionnels. « Bien sûr, c’est moi qui décide. Et il ne faut pas que des personnes viennent interférer dans les choix de l’entraîneur, sinon ce n’est pas possible de s’en sortir et de réussir », a-t-il insisté. Et de souligner qu’il a eu « la chance de trouver un staff technique à la hauteur » avec d’excellent conseillers, comme Mustapha Hadji, entre autres.
C’est à partir de là qu’Hervé Renard a eu l’intelligence de prendre ce qui était positif dans le travail de ses prédécesseurs, sans faire table rase du passé. Mais il a aussi amélioré ce qui n’allait pas.
« Il y avait des joueurs qui étaient seulement à 50%. Il a donc fallu mettre les choses au clair », indique Hervé Renard.
Revenant sur ses premiers matchs avec le Maroc, le sélectionneur français de l’équipe nationale donne l’exemple d’un latéral gauche qu’il est allé chercher (Mendy). « C’est celui qui remplissait le mieux les qualités que je cherchais. Il devait être capable de lutter avec les attaquants africains ».
Pour Hervé Renard, le fait qu’un joueur évolue dans un club prestigieux n’est pas le plus important s’il ne s’adapte pas à l’équipe. Revenant ensuite sur la gestion du cas Hakim Ziyech, le rusé Renard des Lions de l’Atlas révèle que le président de la FRMF avait tout préparé… »C’est une chance! Il avait juste à me convaincre et il m’a dit que la porte restait ouverte ».
« Au départ, Hakim Ziyech n’était pas content parce qu’il ne jouait pas assez et il s’est braqué…C’est comme ça que tout a commencé. Par la suite, grâce à la médiation du président de la fédération, lorsque j’ai fait rentrer Ziyech, au bout de cinq minutes, tout a été réglé », avoue Hervé Renard.
« Le foot, c’est un état d’esprit, c’est l’esprit collectif…Après, bien sûr, quand vous avez Messi, l’équipe doit s’adapter autour de lui. Dans le cas de Hakim Zieych, il fallait aussi penser à le mettre dans les meilleures conditions ».
Après avoir réglé le cas Ziyech, talentueux joueur de l’Ajax d’Amsterdam, la seule équation qu’il restait à régler restait de faire jouer la triplette Belhanda-Boussoufa-Ziyech. « Je les ai chacun convaincus pour qu’ils s’adaptent et tout s’est enchaîné par la suite ».
A noter qu’Hervé Renard visionne cinq à huit matchs par week-end. « Je communique via WathsApp avec les joueurs, je fais le suivi…Mais j’ai aussi la fédération qui m’aide beaucoup. On me fournit toutes les informations, les séquences de match où intervient le joueur. Cela me donne un aperçu intéressant de leurs performances », note Renard.
« Le déclic a été le match contre le Mali à Rabat », analyse l’entraîneur. Une rencontre où le Maroc s’est imposé avec l’art la manière. Pour preuve, le score éloquent et inattendu de 6-0 a boosté le moral de l’effectif.