Maroc-Algérie: les vrais chiffres de Doing Business
Le rapport Doing Business 2017, que publie la Banque Mondiale, classe l’Algérie à la 156è place sur 190 pays que regroupe cette étude de la BM, avec une piètre performance de 47,76 points sur 100, loin derrière le Maroc, qui arrive à la 68è place avec 68,5 points, meilleur score dans la région du Maghreb, et la Tunisie 77è avec 64,89 points.
Le classement de Doing Business est connu pour sa rigueur scientifique dans la mesure où il passe au crible le cadre réglementaire s’appliquant aux PME dans 190 économies en évaluant notamment dans quelles conditions elles peuvent lancer leurs activités, avoir accès à l’électricité, au crédit ou payer leurs impôts.
Il ressort de cette étude que le climat des affaires en Algérie souffre toujours d’une grande complexité dans le domaine de la création d’entreprises, de l’obtention des permis de construire et en matière fiscale.
Doing Business 2017 explique qu’en ce qui concerne la création d’entreprises, l’Algérie est classée 142è sur 190 pays, loin derrière le Maroc et l’Egypte arrivés respectivement à la 40è et 39è places, alors que la Tunisie a été classée 103è.
Dans le domaine fiscal et spécifiquement celui du paiement des impôts, l’Algérie arrive à la 155è place toujours sur un pool de 190 pays, alors que le Maroc occupe la 41è place, juste derrière l’Espagne (37è) et loin devant la Tunisie (106è).
Selon l’indice « Distance de la frontière », qui permet d’évaluer au fil du temps la performance absolue d’une économie en matière de réglementation des affaires et son amélioration associée, l’Algérie n’a accumulé qu’un score modeste de 53.99 points sur 100 dans le domaine du paiement des impôts, alors que le Maroc a été en mesure de réaliser 83,51 – pratiquement ex-aexquo avec l’Espagne avec 83,80. La Tunisie a, quant à elle, obtenu 68,96 points.
Décrivant la situation économique en Algérie, une étude publiée le 10 août 2016 par le Bureau des investissements relevant du Département d’Etat américain, pointe du doigt un “climat des affaires difficile en Algérie”, ainsi qu’un “cadre réglementaire incompatible et un gouvernement qui paraît être déchiré entre la protection du statu quo et la libéralisation de l’économie”, notant que cette situation constitue “un frein aux investissements étrangers”. Et de rappeler, dans ce contexte, que la loi 49/51 relative aux investissements étrangers exige que 51 % du capital soit détenu par un partenaire algérien.
L’étude qualifie de “lourdement bureaucratique” le processus de lancement d’une entreprise ou d’un investissement étranger en Algérie, car, souligne-t-elle, ils sont “assujettis à des influences politiques et de nature protectionniste”.
S.L. (avec MAP)