Congrès de l’Istiqlal: ce qui s’est réellement passé (VIDEO)
La bataille rangée entre les partisans du secrétaire général de l’Istiqlal sortant, Hamid Chabat, et ceux de son concurrent pour le poste, Nizar Baraka, a pratiquement éclipsé l’ouverture du 17e congrès de l’Istiqlal au stade Moulay Abdellah de Rabat.
L’ouverture du congrès s’est déroulée normalement, en présence d’invités de partis politiques et du corps diplomatique accrédité dans le royaume. On a notamment relevé la présence du SG du PJD, Abdelilah Benkirane, et du patron du PPS, Nabil Benabdallah.
La tension était déjà très palpable depuis quelque temps au sein de l’Istiqlal qui présageait une mauvaise tournure du congrès avec guerres de communiqués, accusations et échanges d’autres amabilités, notamment entre Chabat et Hamdi Ouled Errachid.
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Les choses se sont corsées lorsque les congressistes sont passés à table, moments propices en principe pour discuter sereinement entre la poire et le fromage, même si le courant ne passait pas entre les deux parties « ennemis ».
Malheureusement, ce congrès placé sous le thème « Renouvellement du contrat pour la patrie » a donné un bien triste spectacle et une lamentable image de militants censés mettre en place l’élite politique de demain. Au lieu de s’expliquer entre eux sur leurs points de discorde, ils ont échangé des coups de poing et se sont étripés à coups de chaises et d’assiettes.
Leur lecture de la démocratie « grecque » laisse bien à désirer ! En effet, briser des assiettes en Grèce c’est chasser les maux intérieurs, la colère, et se divertir. Cela s’appelle « Bouzoukia ». Les congressistes de l’Istiqlal l’ont confondue avec « Bazooka ».
Les affrontements ont éclaté lorsque chacun des deux camps a pris sur les épaules son candidat, à savoir Hamid Chabat et Nizar Baraka, pour un tour de table en scandant « Dégage ! » avant d’en venir aux mains. Bilan: des blessés dont quatre ont été transportés par ambulance à l’hôpital.
Après ce degré zéro de la politique partisane, les travaux ont pu se poursuivre jusqu’à deux heures avec la lecture du rapport moral préparé par le comité exécutif, lu par Chabat et adopté à l’unanimité selon le site de l’Istiqlal.
Dans son intervention, Hamid Chabat n’a pas dérogé à son habitude en s’attaquant à ses ennemis réels ou imaginaires et en se disant victime d’un complot pour l’évincer de la scène politique. Est-ce son dernier baroud d’honneur avant de passer le flambeau à Nizar Baraka, à l’image d’un éléphant blessé qui se cachera pour mourir politiquement?
N.B.