Maroc

Développement régional : les six grandes priorités du wali

 

Exécution du PDU, diversification de l’économie régionale, mobilisation du foncier compétitif en vue d’accompagner les ambitions industrielles de la région, dynamisation de l’investissement privé et impulsion de l’offre touristique… tels sont les contours de la feuille de route tracée par Saaïd Amzazi, wali de la région Souss-Massa, structurée autour de six blocs de priorités. Détails…

Près de six mois après sa nomination à la tête de la wilaya de la région Souss-Massa par le Souverain, Saaïd Amzazi, wali de la région Souss-Massa et gouverneur de la préfecture d’Agadir Ida Outanane, a déjà fixé les priorités de son action, notamment économique.


En sa qualité de président du Comité de Pilotage, de suivi et d’évaluation du Programme de développement urbain (PDU) d’Agadir 2020-2024, il considère comme prioritaire l’exécution de cette feuille de route royale dont le coût actualisé s’élève à 7,3 MMDH. Objectif : renforcer la compétitivité et l’attractivité territoriale d’Agadir, le chef-lieu de la région. Et de fait, elle figure en tête de liste du plan d’action puisque 2024 sera une année charnière au moment où le PDU a déjà soufflé sa quatrième bougie.

Pour autant, l’offre d’Agadir en infrastructures et équipements publics modernes s’étoffe à l’instar des grandes villes modernes avec l’achèvement de plusieurs projets, confirmant la tendance positive de l’exécution du PDU d’Agadir. À l’heure actuelle, «les indicateurs sont tous au vert et nous sommes heureux de constater l’émergence de projets d’ampleur qui, peu à peu, donneront à notre destination le caractère attractif que les Gadiris, comme nos visiteurs, appellent de leurs vœux», souligne Saaïd Amzazi. Et d’ajouter «qu’il faudrait oser des projets d’ampleur y compris sur le plan urbanistique et managariel, parler du possible et dépasser les difficultés pour faire d’Agadir la métropole attractive que mérite sa centralité géographique».

Économie régionale : une transition vers un modèle plus diversifié
Autre chantier de taille : la diversification de l’économie régionale. Un dossier qui tient à cœur au wali puisqu’il est toujours présent dans ses discours et interventions face au risque de la dépendance économique de la région par rapport à ses trois moteurs historiques de croissance: l’agriculture, le tourisme et les produits de la pêche (ATP) qui représentent près de 45% du PIB régional. Ses performances sont le fruit, entre autres, d’une position géographique idéale, d’une nature généreuse, mais aussi d’une expertise qui s’est aiguisée sur des années favorisant l’installation d’un tissu d’entreprises expertes, et l’affluence de la main-d’œuvre. Aujourd’hui, la priorité est de sortir aussi de ce triptyque à travers le développement de nouveaux secteurs industriels.

De ce fait, la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle, lancée par le Roi Mohammed VI en janvier 2018, a amorcé le virage industriel de Souss-Massa en s’appuyant, d’une part sur les écosystèmes basés sur les secteurs historiques de la région (avec comme objectif de leur assurer une croissance pérenne), et d’autre part, des écosystèmes émergents qui peuvent compter sur le tissu économique local (en vue de contribuer à la croissance de la part de l’industrie dans le PIB régional et national).

«Cette stratégie industrielle vise à mettre en place une offre industrielle régionale qui ne se contente pas de l’agroalimentaire, mais qui attire l’installation des grandes industries exportatrices et ouvre notre région sur une économie diversifiée (industrie d’automobile, offshoring, textile, aéronautique, industrie pharmaceutique…», explique le wali.

Projet industriel Souss-Massa : un foncier compétitif en sus
Pour mieux baliser le terrain à la démarche industrielle de Souss-Massa, l’une des priorités est aussi de doter progressivement la région d’un maillage de parcs industriels modernes qui tienne compte des nouveaux impératifs économiques et environnementaux tout en couvrant toutes les provinces et préfectures de la région. Cette offre diversifiée de terrains et de bâtiments prêts à l’emploi sera reliée – via l’autoroute et la voie de contournement – au port d’Agadir et au futur port sec en plus de la zone logistique de Laqliaa ainsi qu’à l’aéroport d’Agadir El Massira.

Entre Parcs Industriels multi-écosystèmes et des plateformes dédiées à des secteurs spécifiques (Projet Agadir Nearshore), toute l’offre de foncier industriel de la région proposera éventuellement des incitations à l’acquisition du foncier et la création de l’emploi à des prix compétitifs. Sous la pression de la demande du foncier et face au retard accumulé sur la valorisation des projets sur les terrains acquis, un accent particulier sera mis sur les clauses contenues dans les cahiers des charges des zones industrielles et dans les contrats de vente.

Il s’agit, notamment, des délais de dépôt des demandes de construction et de valorisation des terrains ainsi que de la date de démarrage de l’activité. Un symbole fort dans la gouvernance locale des investissements pour lutter contre la spéculation et donner confiance aux investisseurs.

Transition énergétique & développement durable : une vision holistique
Partant du constat que l’économie subit des évolutions majeures, «notre région doit s’adapter pour les intégrer et en faire des secteurs émergents. À cet égard, nous pensons aux nouvelles économies numériques vertes, à l’économie de la culture, du sport, du gaming…», souligne le wali.

Selon lui, «la vision éclairée de SM le Roi permet au Maroc d’occuper une place de choix en termes de développement d’énergies renouvelables».

Dans ce sens, le Souss-Massa, à l’instar des autres régions du Royaume, est confrontée à l’incertitude et à l’épuisement des ressources naturelles ainsi qu’aux aléas climatiques. D’où l’importance du positionnement dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le traitement des eaux usées, l’hydrogène vert et l’économie bleue. Des secteurs émergents en droite ligne avec la vision royale de développement et de transition énergétique. De surcroît, la valorisation des produits du terroir (argan, rose, cactus, plantes aromatiques et médicinales…) doit passer à une étape supérieure. Un volet qui intègre la chimie, la recherche scientifique, le marketing digital, ainsi que de nouveaux modes et approches de management et de commercialisation.

«Nous devons prendre les choses en main et arrêter d’exporter de l’huile d’argan et autres produits non valorisés pour atterrir dans une industrie qui nous la renvoie au compte-goutte à des prix exorbitants», a indiqué le wali.

Dynamisation de l’investissement privé
En matière d’investissement, notamment avec le nouveau souffle insufflé à ce volet par le biais des réformes des Centres régionaux d’investissement (CRI) et la mise en place de la Commission régionale unifiée de l’investissement (CRUI), la gouvernance actuelle est basée, selon le wali sur un même langage : celui de l’entrepreneuriat, l’employabilité et l’investissement, ce qui a permis de regagner la confiance des acteurs économiques, notamment les investisseurs.

En effet, le CRI, sous la supervision du wali et l’appui du collectif régional, représente un interlocuteur fiable qui comprend les contraintes des investisseurs, anticipe leurs difficultés et appréhende leurs attentes. Aujourd’hui, «nous sommes à un tournant de l’avenir de l’investissement et il faut se réjouir de voir s’installer cette gouvernance intelligente. L’objectif de cette approche est la facilitation de l’acte d’investir, et la mise à la disposition des investisseurs d’une main-d’œuvre qualifiée garantissant la réussite des projets que nous accompagnons ainsi que l’accroissement de la part de l’investissement privé dans le total des investissements réalisés», insiste Saaïd Amzazi.

Promotion touristique avec de nouvelles niches d’investissement :
Dernier point et non des moindres:  la promotion touristique. Première station balnéaire et deuxième destination touristique du Maroc, la région regorge d’atouts naturels et culturels uniques conjugués à une longue vocation touristique. Situées sur le littoral atlantique, en montagne ou en plaine, plusieurs zones d’aménagement touristique sont prévues, permettant de hisser Souss-Massa en un véritable spot touristique et nautique, préservant sa culture, son patrimoine naturel et sa biodiversité naturelle. L’objectif est de faire émerger un tourisme alternatif plus durable et à dimension humaine.

Dans ce sens, un accent particulier est porté à la promotion des activités de loisirs et d’animation touristiques. Une composante clé susceptible de permettre de rallonger la durée moyenne du séjour et de faire d’Agadir et sa région une destination des plus attractives. Dans ce sens, la priorité est d’augmenter l’offre touristique et la capacité d’hébergement, d’assurer le suivi des hôtels et des établissements touristiques en difficulté et de développer de nouvelles liaisons aériennes directes vers les marchés stratégiques… «Les axes d’intervention sont multiples pour contourner les difficultés et mettre les bouchées doubles de manière à ce que tout soit prêt pour la Coupe d’Afrique 2025 et la Coupe du monde 2030», conclut le wali.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO

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